Depuis quelques années, notre entreprise de bricolages poétiques et absurdes en tous genres, la Boîte à Clous, observe avec circonspection le déroulement des multiples œuvres de chantier qu’elle croise au gré de ses représentations à Bruxelles et ailleurs.
Après diverses recherches et analyses méthodologiques et logistiques, il nous est apparu que l’offre présente sur le marché du travaux de gros-oeuvres, et plus spécifiquement du bâtiment, de la voirie et de la démolition, n’était pas assez diversifiée et présentait une quantité notable de lacunes. D’abord en ce qui concerne les volumes sonores engendrés, qui nous semblent trop peu élevés. Puis la qualité musicale des nuisances sonores infligées au voisinage, qui de toute évidence est médiocre. Et le manque d’attrait visuel que ce même voisinage pouvait espérer en contrepartie de tous les autres inconvénients qu’il subissait.
Après de mûres réflexions et quelques débats houleux, un groupe de travail composé de clouteux et d'experts indépendants s’est décidé à prendre le problème à bras le corps et à élargir l’offre en mettant sur pied une équipe d’ouvriers qualifiés équipés d’outils innovants et disruptifs. Les principales missions de cette escouade seront : de mettre en œuvre des chantiers, si possible sans autorisation, dans tous les lieux qui lui sembleront opportuns, et dont les seules finalités seront la non-construction, le désordre et la production d'impacts psychologiques ; de sensibiliser le public au bienfait d’un fonds sonore tonitruant et intrusif ; de promouvoir, l’improductivité de façon assez générale, dans le travail et dans la vie.
Afin de mener à bien ces missions, nous avons élaboré des équipements mêlant technologie de pointe et dispositifs obsolètes en re-configurant de façon adéquate des morceaux d’outils, des bidules électroniques et des chutes de métal pour créer un engin et des outils qui, manoeuvrés habilement, ne seront pas seulement dangereux parce qu’ils pourraient vous causer de sérieuses pertes d’audition, vous écraser ou vous provoquer une cataracte, mais parce qu’ils pourraient provoquer en vous une envie irrépressible de danser, voire pire : vous faire vraiment aimer le chantier. plus d'infos ICI!
Il y a quelques temps, Robert la licorne a été sauvée in extremis de l’abattoir par Réné la fée. Comme Rénée est a la retraite, ils n’ont pas grand chose a glander. Du coup, ils passent leurs journées de vieux briscards à chercher quelques rêves d’enfants à briser. Partout où ils passent, ils délivrent pets magiques et crottes sucrées pour le plaisir des petits et des grands. Fiche technique
Vous souhaitez partir pour de nouvelles contrées mais vous ne pouvez pas trop vous éloigner ? Vous aimez l’aventure mais appréciez aussi d’être assis bien confortablement ? Vous désirez dresser les créatures sauvages et les chevaucher fièrement ? C’est très simple: prenez un Dragobus. Il vous emmène, ondulant, où bon vous semble, en prenant le plus de détours possibles. Il est cosy et son pelage bariolé mettra en valeur votre teint. C’est une créature très docile, qu’une demi douzaine de passagers peut aisément pénétrer et manipuler. Bon voyage ! Fiche technique
Une lutte impitoyable et sans précédent se prépare entre le clan des samouraïs parents et des ninjas enfants. Les ninjas sur leurs montures fantastiques seront-ils assez habiles pour atteindre leurs cibles? Les samouraïs seront-ils capables de protéger leur chateaux, symbole de leur héritage? Vous ne saurez jamais ce qu’est le chaos avant d’avoir tenté cette expérience cathartique! Fiche technique
Foetal Coin Coin est un projet musical dans lequel Val Macé, machiniste objectal et Yann Renand, bidouilleur d’instruments de l’extrème manipulent des machines sonores telles qu’un piano à verres à bière et batterie de vaisselle, un synthétiseur pour moteur, un orgue à appeaux et un banjo mécanisé, ainsi que des inventions improbables comme une cornemuse infernale de baudruche, un tube à larsen, un rasoir détourné en plectre et autres idiophones.Le résultat? Des musiques et ambiances sonores allant d’un bruitisme sidérant à des morceaux techno-pop dansants, le tout traversé par de légères ambiances de forêt tropicale ou d’usine d’assemblage.
Née en 2016, 1 Bit Direction est une formation mettant en oeuvre un ensemble d’objets électro-mécaniques produisant du son grace à une série d’objets plus ou moins triviaux. Manipulées via des interfaces DIY aux allures de tableaux de bords obsolètes, ces machines produisent une musique alliant des structures qui évoquent des airs balinais, du drone ou encore de la techno minimale, à des sonorités plus organiques ou concrètes tels que des chants d’oiseaux, des sons de cristal ou d’accessoires bricolés, d’instruments de musique augmentés et parfois rehaussés de bruit de moteurs ou de sonorités 8-bit. En somme, 1 Bit Direction est un groupe de musique improvisée mélangeant sans complexe les procédés numériques à des fins acoustiques, la constance à l’imprévisible, le stupide au cérébral.
Les nāgas, personnages fantastiques du film "Shua, The Boy Who Was Never Born" prennent vie hors de l'écran. Au travers du son, de la danse, des sculptures et de la projection, l'installation Nāga décompose un plan du film dans l'espace. Nous vous invitons à prendre part à cette bulle imaginaire. Les nāgas sont des êtres inspirés de légendes asiatiques, entre autres, tibétaine, indienne, khmère… Ils vivent dans les sources d'eau, les lacs, les montagnes et les forêts, des lieux retirés où ils influent sur la nature, les pluies, la sécheresse, l'abondance de fruits, les tempêtes. Ils sont les gardiens des trésors de la terre. Ils peuvent avoir un tempérament intempestif s'ils se sentent dérangés. Ils s'apparentent à des serpents de terre ou d'eau, mais en cas de nécessité, ils peuvent se métamorphoser ; prendre l’apparence d’humains et ainsi se fondre à eux. L’installation s'inspire de cette mythologie pour la transposer dans notre quotidien. Ici les nāgas vivent dans les décombres de la ville, celle-ci a pris le dessus sur les forêts du passé. Malgré leurs multiples pouvoirs, les nāgas ont donc été affaiblis par les modifications de leur environnement. Pour subvenir à leurs besoins, ils ont développé un nouveau talent : ils s'approprient et détournent différents objets créés puis jetés pour morts par les humains. Ils les fertilisent, leur redonnent vie. Balai, casserole, radio, boîtes de conserve, livre, saladier, téléviseur, sont autant de matière que de lieux et de possibilités de créer la vie. Certains s'en servent comme support pour réaliser des compositions florales où prospéreront de multiples spécimens, d'autres encore les choisissent pour leur sonorité ou leur esthétique afin d’y construire un habitat. Ils vivent en se dissimulant des humains, mais voilà que la cette nuit, vous débarquez chez eux... Prenez garde, les nāgas sont sensibles et réactifs à notre conscience : altérer leurs émotions peut aussi bien attirer la prospérité que déchaîner un cataclysme... credit: concept & mise en scène KELZANG RAVACH performers IGNACIO GALILEA SIDO NADEGE OUEDRAOGO PAULA R. CHAVEZ MORGANE WADBLED instalation & performance sonore VAL MACÉ scénographie YASMINA TRIKI styliste GERVAISE GOURNAY design textile CLAIR WILLIAMS créateur Lumières PHILIPPE FORTAINE régisseur vidéo & Lumières ERIC DESJEUX
"Que se passe-t-il quand on échange son monde intérieur contre un monde matériel, un monde fait de choix de robe, d'immeuble, de gâteau...?
Quand on tente à tout prix de se déserter soi-même pour ne pas se retrouver seul avec sa raison? "
Housewife est le huis-clos de cette femme qui nous laisse découvrir son monde, ses dérives et ses hystéries.
Il s'agit d'une performance multi-formes, crée en collaboration avec la comédienne Morgane Choupay et l'organiste et créateur sonore David Chazam d'après un texte de D'Ester Gerritzen.
Cette pièce est actuellement en cour de production au Théatre Nationnal de la Fédération Wallonie Bruxelles et sera présenté au mois d'Avril 2016.
Elle vous réserve quelques truculentes inventions!
Dossier de diffusion
Petite interview radiophonique réalisée par Alexia Goryn, Pierrot Nauche et Flavien Gillié dans le cadre du festival La générale du canal aux Mariniers
-Un festival radiophonique Monophonic!
-Refaire les choses en mieux et en plus compliqué.
-Un triturage de massacres de cerf et leur poème ASCII
-Des jeux vidéos totalement glitchés.
-Une épopée au pays des calenbours qu'on interdit à coup d'apostrophe
-Une machine qui pète
-Frotter des noix avec une plume
-Une expo à Proart. Peut-être?
-Un concert particulier pour concertina et exilent à bec
Le projet PLOYBOY est un duo imaginé en 2011, qui mêle technologies ménagères et musique improvisée, il formule un contrepoint entre l’univers de deux artistes.
David Chazam, compositeur omnidirectionnel et musicien décomplexé et champion d’Europe d’improvisation en 1996, qui y tapote frénétiquement synthétiseurs analogiques et pédales d’effets.
Et Val Macé, jeune bricoleur contemporain, qui y manipule des machine-instruments, des assemblages d’objets communs augmentées à l’aide de parties mécaniques et pilotées par des interfaces digne de console atari punk.
Le tout produit une musique titubant vigoureusement entre bruitisme, musique de chambre, néo-balinaise, baroque, rétro-futuriste ou encore punk.
Ceci est un objet conçu dans le strict respect du Protocole, celui qui voudrait qu'une construction soit le résultat d'une collection de volontés inhérentes aux choses inertes. Elle est le fait de l'objet, la lettre d'une phrase conçue pour sa musicalité. Une lettre dont on ne garde que la forme et le son pour mieux s'abstraire des mots et de leurs regrettables significations. Si on y trouve une porte, une table ou un clavier, c'est que le cour des choses a fait qu'il ne s'agissait justement pas de porte, de table ou de clavier mais respectivement de clavier, de porte et de table. Les objets sont avant tout l'ensemble des choses que ne qualifient pas le nom qu'ils portent. Notre tour est donc un lieu dans lequel les choses sont absous de leurs devoirs.
Elle est un monstre pourvu de deux organes. L'entité raisonnable, le polyèdre périodique au geste lent et constant, la machine universelle soumise aux contraintes de son espace sensible. Puis, l'entité désirante, la machine qui tire les ficelles, irrégulière et insatiable.
Elle est le lieu d'un combat dans lequel le cerveau et le coeur s'attirent et se repoussent produisant la vibration, les multiples et infimes variations de tonalités, de timbres et d'humeurs que nécessite la voix qui récite le poème. des choses qui se frottent, se tendent, se froissent et s'entrechoquent.
A la règle, je supplanterai un bout de ficelle élastique et un compas, de préférence instable et se déréglant sans arrêt. Au plan muni de cotes, de proportions et soumis à la géométrie euclidienne, je préférerai l'homonculus infirme dont les parties ne prendront plus de place que parce qu'elles ont plus d'importance à mes yeux et dont les organes les plus éloignés se côtoieront. Des petits bouts de rien, des timbres postes et des gribouillages téléphoniques se métamorphoserons en d'énormes monstres imparfaits. Leurs cercles seront irréguliers, leur centre excentré, les droites seront à la dérive et leurs fondements seront instables. L'idée la plus vague possible sera le prétexte d'une expérience physique et affective, évolutive et déraisonnée. Il faut à tout pris aborder la matière sans chercher trop à préciser la tournure que les choses prendront. Il faut se laisser le plus de chance possible de rater ce que l'on fait. De vrais ratages, des accidents purement involontaires. Il faut jouir de la possibilité de faire les choses mal, pour qu'elles ne marchent pas, pour quelle ne marchent qu'à moitié, pour qu'elles dégénèrent se moquent leur créateur et le rabaisse plus bas que terre. Les être puisent leur forces dans leur imperfection, dans ce déséquilibre qui les fait choir. La défaillance est le moteur d'un être. Il faut tous faire pour produire imparfaitement des choses imparfaites, Il faut laisser aux choses le loisirs d'être. Ne pas contraindre la matière plus qu'il n'est nécéssaire. Raboter une planche, meuler une soudure, enlever ce qui dépace c'est déjà vouloir dominer ce que l'on construit à outrance. C'est tenter vainement de faire d'une chose une construction purement abstraite. Le cube du minimaliste, malgrés toute ses aspirations ne sera jamais un cube, il restera toujours plus ou moins inégalement un resultat obtenu à partir de six planches fixées les unes aux autres.
Création se matérialisant sous la forme d'un triptyque dont chaque pièce incarne un moment précis d'une épopée potentielle. Chaque sculpture mise en route l'une à la suite de l'autre formule une histoire sonore sans cesse renouvelée dans laquelle chaque objet, stupide par sa banalité, mais rendu intelligent en ce qu'il n'est plus asservi à sa fonction propre, devient un acteur. Alors que le boîtier auquel il est relié devient à la fois chef d'orchestre, metteur en scène et compositeur, en posant discrètement les bases de son univers esthétique et en séquencant, agencant et organisant l'ensemble protagonistes et parties.
"Ik!", constitué d'un entrelacement de rasoirs matérialise le premier acte. Donnant à voir l'être en chair, vibrant, remuant, tantôt gémissant, beuglant, tantôt chuchotant, murmurant.
"U!", mettant en oeuvre un ensemble de radios, intervient comme une réponse à "Ik". Elle met en avant la surabondance des discours et données, parfois cacophonique, parfois intelligible, systématiquement indicible.
"Het!", pétarade salvatrice de casseroles et gamelles annonçant un renouveau proche. Peut-être libération, peut-être extinction. Elle est à la fois accusatrice et grandiloquente.
Comme toutes épopées, les pièces sonores générées par les Noise Machines for a soft apocalypse est a inscrire dans une époque et ses spécificités. Bien que tournée vers elles mêmes et totalement célibataires, ces machines n'en restent pas moins oracles de possibles poétiques.
Plus jeunes, nous étions persuadés que tout avait une âme. Que les choses nous regardaient. Que lorsque nous les détruisions, elles pleuraient en secret. Que lorsque nous les délaissions, elles s'ennuyaient, elles se sentaient abandonnées. Que si notre mère nous grondait quand nous les cassions, ce n'était pas parce que c'était mal, mais parce qu'elles avaient le droit de vivre une vie digne et paisible. La complicité que nous entretenions avec notre grille-pain, les heures passées à rire avec notre essoreuse à salade, ainsi que les confidences réitérées que nous portions au canard de la salle de bain, nous ont beaucoup manqués quand notre psychiatre finit par nous faire croire que les choses étaient inanimées.
Aujourd'hui, fort de notre Science et des choses ordinaires, nous trouverons le moyen de prendre notre revanche et de rendre leur voix à nos amis perdus.
PonyGirl est une monture à seize pattes. Née du désir d'une mélodie des grands espaces, elle pourfend l'air dans des fracas de verres et porte Mercator vers des contrées inexplorées.
Futur instrument favori de l'alcoolique, PonyGirl se veut avant tout sonner les cloches de son auditoire.
Je viens d'avoir un bébé. Le premier jour je suis heureux, je le garde tout le temps avec moi, dans mes bras. J'en prends soin. Le deuxième jour j'essaye de me rappeler la dernière fois que j'ai fais l'amour. Je ne m'en rappelle pas très bien. Le troisième jour je suis surpris. Je me rappelle que je suis un homme, qu'il n'y a pas de femme avec moi et qu'à moins d'un miracle, je n'ai pas pu engendrer l'enfant. J'en déduis que c'est un chat. Je m'en occupe mais il n'est pas très discipliné, il veut toujours sauter du lit.
Fatigués des humains deux compères s'entretiennent,
de leur commun tourmant est née une décision,
ils vont quitter les hommes et leurs vilaines manières,
pour les verts paturages et devenir moutons.
En pénétrant la masse ils cherchent comment s'y fondre,
au milieu du troupeau ils avisent une bête,
à l'allure docile et d'encolure replète,
pour en prendre la place ils conviennent de la tondre.
Si fait chargés de laine nos triomphant amis,
s'asseyent côte à côte et se font un habit,
et pour que soit complête leur petite diversion,
Ils rasent leur toupet et en coiffent le mouton.
Anatole Barde, 2010 .
Mieux qu'une machine, un bon petit travailleur que nous utiliserons pour ce qu'il a et que les autres n'ont pas. En l'occurrence, un vilebrequin aléatoire ou presque, dont l'agencement, extrait d'une infime section d'onde sonore provenant d'une vieille radio détraquée, produira la représentation complexe d'un univers restreint.
Jouons à renier les lois de la robotique! Pourquoi faire rouler la roue lorsqu'elle peut ramper?
Nous voulons créer un ballet aux danseurs désarticulés, aux mouvements impropres et, autant que possible, désordonnés. Dans un lieu confiné, des engins tremblants de douleur, pris de spasmes, perdant le contrôle de leur corps et gémissant les maux de leurs infirmités. Un fois de plus nous nous verrons nous attribuer un titre, celui d'inventeur de la solution finale: la chambre à gaffe.